HISTOIRES DROLES DE JEAN


La plage du Minihic, souvenir des châteaux de sable


Chers Amis, cette page pourra contenir des histoires courtes, longues, etc. Ne les lisez pas forcément toutes d'une traite, prenez votre temps j'aimerai que vous preniez plaisir à parcourir les lignes comme on lit un livre. C'est dans ce but que je me suis efforcé d'écrire pour laisser un peu de suspense aussi! Je n'ai pas voulu utiliser des mots trop compliqués pour que ce soit facile aussi pour les enfants. ce qui ne m'a pas empêché de rechercher les mots justes, d'éviter de faire trop de répétitions, de tenter d'utiliser les mots à bon escient, de choisir la conjugaison la plus appropriée ce qui n'est pas toujours facile! Bref, je n'ai pas de prétention en écriture mais après la peinture à l'huile que j'ai abandonné pendant cinq années, ne pouvant plus m'asseoir, je me voyais mal nettoyer des pinceaux à l'essence dans notre appartement et puis un jour, me souvenant que j'aimai rédiger des rédactions au collège, je me suis dit: désormais, pourquoi pas ça! Bonne lecture, j'espère.   👩   👸


Liste des Articles:
1
POISSON D’Avril

2

16/05/2020. EN PARLANT DE DENTIER ou HISTOIRES de CHAMBRES D'HOTES, J'aurai sans doute pu mettre cette histoire ici mais je vous invite à la lire dans la page suivanteHISTOIRES DRÔLES AUTRES QUE JEAN. Rien ici. 







1

POISSON D’Avril

Histoire avec un ami que je nommerai ici XAVIER et Alain Montier (Plus Mme Montier) André ( mon frère) , etc. caméra

Un ami un peu perdu de vue que j’appellerai ici Alain, pour ne pas gêner peut-être, avait l’habitude au premier avril, de nous faire des surprises plausibles ou l’on se «faisait prendre» à chaque fois ou presque! Et quand je dis nous, nous étions toute une bande et tous y avaient droit… C’était plutôt marrant et parfois aussi, ce l’était moins sur le champ avant que la vérité éclate! On recevait un appel téléphonique le plus souvent, et une fois que l’on s’était bien fait avoir, Alain pouffait de plaisir en prononçant le célèbre poisson d’avril.

Parfois aussi, c’était moins drôle sur le champ de l’action: En effet, il savait surfer sur l’actualité pour que l’appel semble réellement vrai même si on se doutait que ça pouvait être Alain puisque tous les ans, il renouvelait ses tentatives. Et même si on lui répondait: «ça ne marche pas, c’est le poisson d’avril!» il nous remettait dans l’embarras, faisant celui qui semblait ne pas comprendre voir qui s’offusquait devant notre réaction!… Il avait donc ce pouvoir de changer de voix, de ne pas pouffer de rire en voyant qu’il pouvait être pris, etc.

Un jour, par exemple, il m’avait appelé en se faisant passer pour un responsable départemental (J’avoue que j’ai du mal à me souvenir des détails pour cette histoire et de qui il s’agissait vraiment contrairement aux récits suivant ou je me souviens comme si c’était hier!). C’était un dossier d’actualité assez compliqué à mettre en place. «Allo, Monsieur Trémorin, je reviens sur le dossier que vous m’avez transmis sur …….». J’écoute, je pense au premier avril pourtant, je me dis que c’est une blague mais comment être sûr car c’était un dossier brûlant, impossible de reconnaître cette voix qi ne semblait pas être celle d’Alain et puis, n’y tenant plus, je réponds:«C’est bon Alain, c’est le premier avril, ça ne marche pas ton truc?.....» Alors là, l’air contrarié, il me répond qu’il n’a pas de temps pour jouer, je finis par m’excuser en tentant de répondre à ses nombreuses questions et tout au long de cet entretien, je n’ai cessé de m’interroger sur le vrai du faux en attendant un faux pas, un rire peut-être qui allait enfin me délivrer de ce fâcheux entretien! Rien n’y a fait et j’ai dû terminer par:«Nous allons faire le nécessaire et excusez-moi encore pour tout à l’heure». Dans la journée, j’ai dû appeler quelques amis pour leur demander si Alain s’était venté de m’avoir bien eu? Rien, personne ne savait! ce n’est que quelques jours plus tard que j’ai du apprendre, par lui, la supercherie. Et là, je ne vous cache pas sa joie et son rire un brin moqueur! Le pire, c’est que je n’étais pas totalement surpris mais il avait été très fort pour tronquer sa voix à ce point et ne pas pouffer de rire un moment donné n’en tenant plus de garder son sérieux. Je sais car c’est parfois ce qui m’arrivait quand je faisais des farces…

L’affaire du vélux: Un ami Cancalais: R. a reçu ainsi un appel un 1er Avril ou cet ami l’avait appelé se faisant passer pour un responsable de l’urbanisme: «Allo, Monsieur R. … Je suis l’architecte des bâtiments de France. On m’a informé que vus étiez en train de réaliser des travaux en toiture, la pose d’un velux, je crois! Je vais donc être obligé de vous adresser un procès verbal d’infraction et un ordre d’interruption des travaux». Inutile de vous préciser dans quel état se trouvait notre ami ce jour-là et même les jours suivants car il avait dû attendre quelques jours pour le lui dire en lui demandant auparavant si la pose de son velux était terminée…

Un jour, enfin, j’eus une idée vengeresse. Tous les ans, on finissait presque par craindre le 1er Avril et je me dis que ce serait bien que pour une fois, notre ami Xavier devienne l’arroseur arrosé.

Je réfléchissais alors à ce qu’il conviendrait d’imaginer pour «frapper un grand coup» sans qu’il ne se doute de rien et sans que l’on éclate de rire avant la fin de la farce! C’était toute la difficulté car Xavier se méfiait de tout ce jour-là tout en s’accaparant à tromper les autres. Depuis le nombre d’années incalculables ou nous étions tous, ses amis, les dindons de la farce, il fallait « un truc » inoubliable.

Il me vint à l’esprit une sorte d’idée qu’il me fallait approfondir. Pour ne pas que Xavier puisse apprendre quoi que ce soit, je décidais de n’en parler à personne de mes amis. Il serait toujours temps de les avertir une fois la farce terminée. Leur laisser une trace, des photos ou une preuve quelconque serait bien aussi ! il fallait que ce soit comme à l’armée, classé secret défense. Je fus alors voir mon frère André en lui parlant de mes projets. Devant mon enthousiasme et bien que n’étant ami que de loin avec Xavier, il connaissait un peu l’énergumène et finit par accepter de collaborer afin de mettre en place ce projet ambitieux.

Je savais que Xavier recherchait une voiture d’occasion en bon état, voir en très bon état et les voitures pour lui, c’était quelque chose! C’était sans doute là une possibilité d’appâter pour un premier avril. Je demandais alors à mon frère André si on ne pouvait pas trouver un autre complice dans les parages qui pourrait nous aider, et même à lui faire endosser un tout premier rôle une bonne farce de poisson d’avril….quelqu’un que Xavier ne connaissait pas ! Sinon, il se douterait de quelque chose…. Je vous vois déjà, ami lecteur, penser que s’il ne le connaissait pas, cette farce n’avait plus d’intérêt, c’est un peu aussi ce que je pensais sauf si on réalisait quelque chose de fort en misant sur l’importance que pourrait tenir Alain dans cette affaire. C’est sur lui que reposerait la réussite ou non de cet essai. Alain était agriculteur, je ne le connaissais pas non plus avant. C’était un ami d’André, de notre âge et sa ferme de belle apparence, se trouvait au fond d’un petit chemin dans la campagne de Miniac Morvan.

Et nous voilà bientôt, à trois, en train d’échafauder un projet qui tienne bien la route. Plutôt que de tout vous dévoiler maintenant, je vais essayer de vous le décrire en même temps que se passe l’action avec mon ami Xavier, ce sera plus sympa pour vous et il me plaît d’entretenir le suspense!

Mais il y a u minimum de mise en scène à prévoir

L’appât: Alain passerait un coup de fil à Xavier : J’ai lu votre annonce à propos de voiture, j’ai une voiture à vendre et Il semblerait qu’elle correspond bien aux critères que vous recherchez! Mon ami Xavier interroge un peu plus et Alain tente de répondre au mieux sans trop vite tout préciser et encourager Xavier à venir la voir chez lui. Vous verrez, elle est très propre! Mon ami Xavier Xavier: quand est-ce que je peux aller vous rendre visite? où habitez-vous? etc. Alain fixe le rendez-vous et répond aux questions. Alain: Vous êtes libre le lundi 30 mars? Parfait, alors à lundi …

Je vous vois déjà ne pas comprendre et pourquoi pas le 1er Avril? Si on indiquait cette date, rien que le fait de nommer cette date risquait de mettre la puce à l’oreille de Xavier; et maintenant que le processus était engagé, il fallait tenir le suspense jusqu’au bout, c’eut été trop dommage que ça foire avant!

Par contre, et ça aussi, nous l’avions prévu, le samedi 28 mars, Alain prend son téléphone et appelle Xavier: Bonjour, Monsieur, vous deviez venir voir notre voiture lundi prochain, mais j’ai un empêchement, une réunion à rennes laquelle je ne peux me dérober, j’en suis désolé. Est-ce que notre rendez-vous peut être reportée de deux journées, disons le mercredi à 14h30, c’est possible ? Xavier répond: OK, pas de problème. Ouf, jusqu’ici, ça fonctionne, Alain s’est bien arrangé pour ne pas prononcer le 1er avril car rien que cela et Xavier aurait pu se méfier plus… Je pense quand même que d’avoir pris la voiture pour cible était un choix judicieux.

Le piège était mis en place, restait plus que notre ami morde à l’hameçon! Le mercredi 1er Avril, à 13h 30 André, mon frère et moi nous rendîmes chez Alain qui nous attendait en compagnie de sa jeune femme sympathique et souriante qui allait aussi tenir un rôle important dans cet épisode si tout se passait comme prévu. Je plaçais alors ma grosse caméra de l’époque dans une boite en carton ou un petit trou permettait de visualiser et d’enregistrer la scène qui allait suivre …. Je vous avais prévenu, il fallait laisser des preuves irréfutables.

En préparant tout cela, la table aussi où il fallait que Xavier vienne très rapidement s’asseoir pour rester dans le champ de vision de la caméra, on était excités, à quelques minutes d’une vengeance sympathique méritée. Pendant qu’Alain jouerait le rôle principale, mon frère André et moi, irions nous cacher dans la pièce à côté et la femme d’Alain tantôt avec nous, tantôt avec Alain et Xavier nous permettrait de lui rappeler ce qu’elle devait faire ou de modifier en fonction des réactions de mon ami Xavier.

14h 20. L’heure s’était vite déroulée! Tout était maintenant en place, la canne à pêche était tendue, il ne restait plus que le «poisson» morde à l’hameçon et là, nous étions bien le premier Avril…

Le rendez-vous fixé à 14h30 n’allait pas tardé. Je ne pense pas que X va venir en avance, juste à l’heure s’il vient toujours car, à priori, rien n’avait filtré à l’extérieur! Personne d’autre que nous quatre n’avait été mis au courant (André, Alain et Mme et moi: Même Annick mon épouse, n’avait pas été mise au courant. On avait appliqué le règlement comme à l’armée:«Ne tenez jamais vos femmes au courant sinon elles jaseront! (Allons, je plaisante! oui et non…même nos autres amis masculins n’étaient pas au courant, le risque de fuite était trop grand!).

Dix minutes à attendre; Nous aurions pu souffler, nous reposer après cette préparation minutieuse mais nous étions au contraire, dans un état d’énervement Incroyable qui mêlait le rire, l’anxiété, le fou-rire. C’était tellement attendu et je tenais enfin ma revanche!

14 heures 27. Plus que 3 minutes… Il fallait absolument que l’on retrouve notre calme au risque de tout faire rater! Le petit chemin d’arrivée à la ferme était bien pratique. On apercevait l’entrée située à une centaine de mètres depuis la maison. Dès que la voiture apparaîtrait en haut du chemin, J’actionnerai Le bouton enregistrement de la caméra sans la bouger surtout, pour qu’elle reste bien dirigée vers la petite table où aurait lieu la conversation entre Xavier, Alain et sa femme, pendant que mon frère et moi serions postés, en silence dans la pièce à côté! Voilà donc le scénario tel qu’il était prévu…

14 Heures. Nous avions enfin retrouvé notre calme scrutant au travers de la fenêtre l’arrivée de la voiture de notre de notre Ami Xavier. Personne

14heures10: Toujours rien! On commençait alors à se demander si quelque chose avait fuité où si notre compagnon Xavier tellement méfiant ce jour-là aurait décidé de reporter ce rendez-vous… S’il savait prendre tout le monde au piège ce jour-là, lui, par contre, était très difficile à piéger! Ce serait trop bête s’il ne venait pas… Tout ce temps perdu à la préparation! Mais surtout cette amicale vengeance, bien préparée, tombait à l’eau. Je ne pouvais pas me résoudre à cette hypothèse. L’idée de la voiture d’occasion m’avait semblée la seule qui pouvait faire en sorte que Xavier morde à l’hameçon!

14heures 20: toujours pas de voiture à l’horizon…

14heures 25: Allons, tout est normal, encore un peu de patience.

14heures 28: Et s’il ne venait pas? Tant de préparation pour rien! Il va venir…

14heures 30: Calme plat

14heures 35: Rien, pourtant, en général, Xavier est à l’heure. En, il cherche vraiment une voiture. Allez, patience!

14heures 45: Rien on se regarde les uns les autres, on ne rit, une certaine inquiétude se lit sur nos visages. S’il ne venait pas, jamais on aurait le courage de recommencer. Allez, Il ne va pas tarder!

14heures 30: C’est «mort». Bientôt on est obligé de ranger les affaires et de repartir avec une déception difficile à feindre.

14heures 40: C’est définitivement «mort». Pour nous remonter le moral, Alain nous propose une idée: Appeler Xavier pour vérifier s’il n’a pas oublié le rendez-vous. On en aurait le cœur net! On s’était refusé à le faire craignant Xavier pense 1er Avril! C’est alors que la conjointe d’Alain, restée à surveiller devant la fenêtre, nous interpelle: le voilà.

Alors là, devinez notre excitation, la joie était réapparue sur nos visages mais attention, ce n’est pas le moment de se déconcentrer. Je cours vers la caméra cachée dans la boîte en carton, j’appuie sur le bouton enregistrer en faisant bien attention que l’objectif de la caméra reste bien en face de l’orifice et je m’adresse à mon frère André et à Mme Montier: Allez vite, on se cache dans la pièce a côté. La réussite de notre projet reposait désormais sur la capacité d’Alain à bien joué son rôle sans RIRE! C’était toute la difficulté.

Une parenthèse: Dans le paragraphe précédent, j’ai utilisé la conjugaison au présent alors que j’utilisais précédemment plutôt l’imparfait. J’ai été pour corriger et je me suis retenu. En effet j’ai vraiment l’impression de vivre encore cet événement en vous le décrivant. Il est donc possible que je continue ainsi en passant du présent à l’imparfait. J’espère que vous ne m’en voudrez pas.

Une fois dans cette pièce, tout en restant assez éloigné des rideaux, on aperçoit la voiture de Xavier approcher tranquillement de la ferme. Un claquement de portière, notre ami frappe à la porte.

Alain: «Entrez»

Xavier entre dans la maison, tend la main vers le propriétaire: «bonjour, vous êtes bien Mr Montier, je viens pour la voiture »

Alain acquiesce et pour ne pas être trop long vous imaginez vous-même la conversation. Le but était de commencer doucement pour ne pas attirer les soupçons.

Le poisson (d’avril) s’approchait de l’hameçon; au pêcheur de prendre ses précautions avant la prise finale. Tout à coup, c’était trop beau mais j’eus une inquiétude. Dans ma précipitation, est-ce que j’avais appuyé assez sur le bouton enregistrer, je ne me souvenais plus si le voyant rouge de mise en route fonctionnait ou pas? Même si on réussissait notre farce, sans un enregistrement pour faire part à nos amis qu’ils étaient vengés, le poisson d’avril n’aurait pas eu la même saveur. Je chuchotais alors à Mme Montier de se rendre dans la pièce accoutumée et, en discutant avec son mari, qu’elle propose à Xavier de jeter un premier coup d’œil à la voiture. Cela me permettrait d’aller vérifier si la caméra fonctionnait ou pas.

Alain réussit tant bien que mal à lui présenter la voiture car, un moment donné, on avait entendu Xavier préféré obtenir plus de renseignement avant. Alain réussi cependant à le persuader. Le séjour était maintenant vide, anxieux, je me précipitais alors vers la caméra, observant en même temps la porte pour ne pas être surpris. Ouf! Le voyant rouge d’enregistrement était bien allumé. Je retournais rejoindre mon frère dans la pièce à côté.

IIs revinrent dans la pièce, heureusement ils s’essayèrent au même endroit, de chaque côté de la table, juste au bon endroit pour être filmé. Mme Montier, l’air de rien, élégante dans sa robe printanière, s’affairait à quelques occupations. Xavier, en discutant, regardant quelque peu Mme Montier, Alain questionna: «Elle est belle, hein!», Xavier: «qui, votre femme?», Alain: «Ah, non, je parle de la voiture mais ma femme est belle aussi, je vous l’accorde». Xavier paru un peu gêné de cet échange. Profitant de cela Alain proposa: «vous avez bien prendre un petit coup de cidre?» et ajoute en argo: «vous verrez plus qu’on en bouait, plus qu’on se tient drêt!». Xavier souri puis se mit à goûter la boisson servie, et dans une légère suffocation:«Oh, il est costaud votre cidre! ». Alain l’encouragea à boire. Ce que vous ne savez pas encore ce que l’on avait trafiqué un peu cette élixir de jouvence! Je dois préciser que cette boisson avait été un peu trafiquée auparavant et que nous y avions ajouté un pourcentage non négligeable de Calva. Evidemment ce supplément changeait le goût.

J’ai un peu honte de vous rappeler cette partie car je prône la limitation, voir l’interdiction de l’alcool au volant. Ayant le sens des responsabilités notre but était de voir sa réaction et non pas de lui faire boire toute la bouteille.

Dans ma narration, je risque d’avoir oublié certains points, mais l’essentiel est là. Pendant que mon frère et moi, derrière la porte, écoutions attentivement cette conversation, le sourire aux lèvres, espérant qu’un bug électronique de vienne pas perturber l’enregistrement, nos deux compères continuaient à échanger sur l’état de la voiture. «Vous la vendez combien?» questionna Xavier. Ce serait trop long de vous rapporter ici toute cette conversation animée; sachez cependant que nous n’étions qu’au début d’une véritable tractation. C’était souvent drôle, Alain tenait son rôle à merveille, arrivant à garder son sérieux et ça c’était un véritable exploit; Un jour de 1er avril, je n’aurais jamais pu demeurer aussi stoïque! D’ailleurs, dans l’autre pièce, tous les trois, nous profitions à fond de cet échange rocambolesque. André et moi, face à face, une main sur l’épaule de l’autre, l’autre sur la bouche afin de ne pas faire entendre le bruit de nos émotions, nous étions pliés! Ce n’était pas le moment pourtant de nous trahir, il restait quelques actes à jouer!

Un moment donné, suivant les consignes établies dans notre préparation de cette belle farce, Mme Montier dont je ne sais plus le prénom, s'affairait, mine de rien à des tâches domestiques diverses et profitant qu'Alain et Xavier en étaient à discuter du montant de la vente, elle vint vers son mari, l'air de mauvaise humeur et s'adressant à ce dernier:«Tu n'as pas honte de vendre cette voiture pour en acheter une neuve; Depuis deux ans au moins, tu ne m'as jamais fait plaisir: pas une robe, pas de bijoux, rien; Il n'y en a que pour Monsieur, Si ça continue je vais prendre mes cliques et mes claques et tu feras ce que tu voudras». Devant l'air surpris et embarrassé de Xavier Alain répliqua:«Ne vous en faites pas, ça lui arrive mais ça va lui passer, sinon on va tout faire pour!». Alors, semblant ulcérée par ces propos, elle se retourna vivement sur les talons et, entièrement entrée dans le personnage qu'elle devait jouer, devint rouge écarlate en s'emparant de quatre assiettes que l'on avait placé sur un buffet auparavant, les propulsa vers le sol:«Voilà,t'es content et ce n'est pas fini». Alors, au bruit de la vaisselle tombée sur le sol dont des morceaux de faïence s'éparpillaient ça et là, Xavier s'inquiéta:«Il est cassé le carrelage?».Déformation professionnelle sans doute, Il faut préciser que Xavier vendait du carrelage d'où son intérêt pour ce dernier plutôt que pour les assiettes.

Mme Montier quitta alors la pièce pour revenir vers nous. En nous voyant pliés en deux, la main sur la bouche pour ne pas nous esclaffer, elle comprit qu'elle avait parfaitement rempli son rôle. En fait, Nous devinions ce qui se passait à la perception des paroles que l'on entendait; Certes, on regrettait de ne pas assister au spectacle, et je me suis fié à la lecture du film pour cette description. Je savais aussi que le plaisir serait grand à faire découvrir toutes ces images, enregistrées par la caméra, au reste de l'équipe. Dans le calme retrouvé Xavier et Alain commencèrent à trouver un terrain d'entente et il devenait envisageable de commercer.

Peu à peu, Alain réussit à faire retomber l'angoisse provoqué par les scènes précédentes. En même temps Alain repris la carafe pour verser à nouveau un peu de notre fameux cidre dans le verre de Xavier; Ce dernier, avec la main, empêcha Alain de remplir complètement le verre, se souvenant sans doute de ce goût étrange.

Il est probable que j'ai oublié quelques détails mais je me souviens bien quand nous étions encore tous les trois: Madame Montier, mon frère André et moi, en train de peaufiner une des dernières scènes. Madame Montier prit une valise, l'emporta, l'a posa en l'ouvrant sur un coin de la table de la pièce où se jouaient toutes les scènes du premier avril. Pendant que Xavier découvrait, avec quelques surprises, Quelques liasses de billets de banque reliés par des épingles à linge en bois, Madame moutier, les joues encore un peu écarlates s'adressa encore à son mari:«Regarde ce qui nous reste, Il y a quelques semaines cette valise était encore pleine! Je vais pouvoir récupérer les épingles à linge qui ne servent plus». Puis elle tourna les talons et revint vers nous.

Les amis de mon frère étaient vraiment très forts. Je n'aurais pas réussi un tel exploit: Rester aussi stoïques pendant une heure voir un peu plus, en jouant de telles scènes, était synonyme d'un exploit aux jeux olympiques.

Notre farce du poisson d'avril semblait être une vraie réussite. Il ne reste plus qu'à espérer que la caméra ne s'était pas arrêtée à cause d'une pile affaiblie où que sais-je? Je me demandais même encore chez elle enregistrait bien! Il ne reste plus que la scène finale à filmer telle que nous l'avions prévu pour une réussite parfaite.

La voiture semblait plaire à Xavier puisque que, malgré toutes ces péripéties, Il posait toujours des questions pertinentes. Alain lui proposa alors de sortir comme pour lui montrer quelques éléments essentiels de la voiture et dès qu'ils furent sortis, je me précipitais alors vers la caméra: Ouf ! Elle fonctionnait toujours. Je la mis sur pause, l'extrayais de la boite en carton et vint m'asseoir avec, sur une chaise, face à la porte d'entrée. Mon frère était derrière moi, Il ne restait plus qu'à attendre nos compagnons et voir quelle serait la réaction des Xavier lorsqu'il nous surprendrait en train de le filmer à nouveau ? Ce fut une totale réussite, Il me semble qu'il eut d'abord un mouvement de surprise en ouvrant grand la bouche puis, très vite, Il comprit qu'il avait été dupé et dû avoir une expression comme;«Ah les salauds» Où quelque chose du genre. Nous, de notre côté, on était plié en deux de plaisir, pourtant il fallait que je continue à filmer ces minutes inoubliables. Et pendant que je filmais les réactions presque indéfinissables de notre ami Xavier, ma caméra avait du mal à rester stable à cause de mes gesticulations dues à un rire prodromique ou pathétique, comme vous voulez! Dans la grande pièce du salon nous étions tous assujettis à ce genre de comportement pendant que Xavier répétait inlassablement ses tirades:«Ah les salauds, les salauds, comment je me suis fait avoir, Ah les salauds, les salauds!» et j'aurai pu continuer sur cinq ou six lignes au moins pour être fidèle à la réalité.  

Malheureusement pour Xavier la voiture n'était pas à vendre et, pour ne pas nous quitter bêtement après une si belle aventure nous avions prévu ma femme et moi d'inviter tous nos amis communs pour un petit dîner de compte rendu avec images à la clé.

Ce fut une soirée sympathique car tous ceux qui étaient piégés régulièrement, par notre farceur habituel au premier avril, avaient l'impression eux aussi, d'avoir pris une revanche; Seul Xavier semblait un peu moins apprécié cette célébration! Sa fierté en avait-t-elle pris un coup? On ne le saura jamais vraiment mais toujours est-il qu'à partir de ce jour là, on a tous été relativement tranquille ce premier jour du mois d'avril de toutes les années qui ont suivi.






2



16/05/2020. EN PARLANT DE DENTIER ou HISTOIRES de CHAMBRES D'HOTES, J'aurai sans doute pu mettre cette histoire ici mais je vous invite à la lire dans la page suivanteHISTOIRES DRÔLES AUTRES QUE JEAN. Rien ici.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

HISTOIRES DE JEAN

CRÉATION D'UN BLOG POUR PARTAGER AVEC VOUS.

VIDEOS DROLES STORIES